Mayer : Ouverture n° 3.
Mozart : Concerto pour piano n° 24.
Schubert : Symphonie n° 9, « La Grande ».
Christian Blackshaw, Orchestre Métropolitain, Yannick Nézet-Séguin.
Maison symphonique, le mercredi 26 mars.
Christophe Huss,
Le Devoir
27 mars 2025
Blackshaw, Nézet-Séguin et l’ordre cosmique
Le chef sculpte les nuances et gradations et fourmille d’idées dans l’accentuation, les équilibres. Nous avions jusqu’ici dans notre vie de concerts dans cette œuvre, la plus inépuisable du répertoire, un quatuor que nous pensions inaccessible, formé de Günter Wand, Carlo Maria Giulini, Claus Peter Flor et Kurt Sanderling. Non seulement Yannick Nézet-Séguin les a rejoints mercredi soir, mais, en plus, nous ne voyons aucun chef de sa génération à même de défendre une vision aussi lumineusement habitée de cette partition, jusqu’au dernier accord, évidemment joué, en extinction, comme Schubert l’a écrit et comme peu de chefs le dirigent.
Comme dans le concerto de Mozart, le 2e mouvement était un pur miracle dans les dosages, le chef modérant jusqu’aux interventions de cor de postillon, et arrivant au cœur du mouvement à une déflagration « nucléaire » de la force de celle de Kurt Sanderling.
Pour aboutir à un tel résultat, la concentration de l’orchestre était à son comble. Il suffisait d’entendre la puissance des cordes dans la coda pour comprendre. C’était un concert de niveau tournée internationale en pleine saison à Montréal. Il avait commencé par une habile ouverture d’Emilie Mayer dans un style quelque part entre Mendelssohn mature et Schumann jeune. Ce programme est redonné les 28, 29 et 30 mars dans certains arrondissements. Les concerts des 28 et 30 sont dirigés par Naomi Woo, celui du 29 à Pierrefonds-Roxboro par Yannick Nézet-Séguin.